Qu'est-ce que la graphothérapie ?

Un(e) graphothérapeute accompagne l'enfant qui a du mal à écrire.

Un enfant a besoin de pouvoir écrire aisément toute sa scolarité.

Même à l’ère du tactile et de l’informatique, les examens se passent de façon manuscrite, rarement autrement. Il faut donc garder à l’esprit que l’enfant qui écrit avec difficulté va être confronté à ce problème la majeure partie de son temps scolaire. Dès lors, comment faire pour que cette écriture ne soit pas un obstacle mais au contraire un outil au service des apprentissages ?

Une difficulté d’écriture peut revêtir plusieurs formes. Les motifs de consultation les plus fréquents sont les suivants :

  • Bien sûr, la raison la plus évidente est le manque de lisibilité, ou une présentation négligée, peu de soin… L’enfant est pénalisé parce que malgré tous ses efforts d’application, la qualité de son graphisme ne reflète pas son investissement. Les points pour « manque d’effort » et « présentation » s’envolent.
  • Souvent, je rencontre des enfants qui ressentent des douleurs au niveau du poignet, de la main, des doigts, et qui n’en disent pas mot, comme s’il allait de soi qu’écrire puisse faire mal. Ils tiennent parfois mal leur stylo, ce qui peut expliquer les douleurs. Mais il existe d’autres causes, d’autres tensions qui peuvent engendrer ces douleurs. Il convient alors de les identifier et de les apaiser.
  • La lenteur, au point que l’élève ne puisse pas finir dans les temps ses exercices sur table. Cela le met sans cesse en situation de devoir rattraper ce que les camarades ont déjà fini, et hélas, trop souvent en situation de devoir écouter les consignes du nouvel exercice énoncé par l’enseignant, tout en finissant de copier.
  • D’autres enfants, au contraire, vont trop vite. Ils se précipitent sans que leur entourage ne comprenne leur mode de fonctionnement. On dit d’eux qu’ils bâclent, qu’ils n’ont pas envie alors ils se débarrassent (je n’en crois rien ! Il existe très certainement une autre explication). Leur écriture est déformée sous l’effet de la vitesse et de mouvements impulsifs.
  • Et puis il y a ceux qui ne veulent pas écrire, ou alors sous la contrainte, après négociation, ou en pleurs. Ils n’aiment pas écrire, et leur rejet de l’écriture peut aller jusqu’à une opposition nette qui les met dans une situation périlleuse parce qu’ils se mettent en danger scolairement.
  • Enfin, je rencontre beaucoup d’enfants pour lesquels écrire nécessite encore un effort très important et représente un coût cognitif qui les fatigue beaucoup. Ils sont souvent en situation de devoir gérer ce qu’on appelle une « double tâche » et ils allouent trop d’attention au tracé, à la calligraphie.

Il existe donc plusieurs raisons qui peuvent rendre une écriture difficile, et nous pouvons en compter d’autres non citées ici. Il est intéressant de savoir que plusieurs difficultés peuvent aussi et très souvent coexister.

C’est pourquoi, dans ma pratique de graphothérapeute approche plurielle, je cherche tout d’abord à comprendre ce qui se cache derrière une écriture difficile. J’observe l’enfant dans sa globalité et chercher à comprendre ce que l’écriture vient révéler comme problématique. Se peut-il que nous n’ayons pas regardé au-delà du constat du déficit d’écriture ? A-t-on envisagé d’autres pistes ?

Parmi les exemples récurrents que nous pouvons citer nous observons des troubles tels que des dyslexies, dysorthographies, dyspraxies* qui parfois n’ont pas été détectés auparavant et que l’enfant cherche à compenser en investissant beaucoup d’énergie. Ou une problématique d’ordre visuel ou orthoptique.Ou encore, s’est-on interrogé sur le profil cognitif de l’enfant, certains profils d’enfants dits à haut Potentiel Intellectuel (souvent hétérogènes) peuvent avoir un rapport à l’écriture particulier…….

Il ne fait pas de doute pour moi qu’un enfant en difficulté avec son écriture ne le fait pas exprès. Il a alors besoin de se sentir reconnu dans sa difficulté, entendu et, enfin, accompagné pour être soulagé.

*Si l’on suspecte un trouble, il y a lieu de solliciter un avis médical afin d’aiguiller l’enfant vers un professionnel ciblé : orthophoniste, orthoptiste, psychomotricien, ergothérapeute, psychologue, neuropsychologue….

Chez la graphothérapeute, on n'écrit pas !

Les enfants qui viennent voir une graphothérapeute sont « en mal d’écriture ». Ils n’aiment pas écrire.
 
Parfois très tôt, en maternelle, ils peuvent refuser le passage à l’écrit. Plus grands, en primaire, ils sont ennuyés par une écriture qui ne correspond pas à l’image qu’ils en aimeraient. La trace écrite n’est pas aussi jolie que ce qu’ils voudraient et n’est pas le reflet des efforts qu’ils fournissent. Dans d’autres cas, c’est une écriture qui leur demande une énergie considérable et qui les épuise. D’autres fois, il s’agit d’une tâche qui leur fait mal. Bref, chacun a sa (ou ses) raisons valables et compréhensibles pour détester écrire.
 

Il faut donc éviter de mettre ces enfants face à leur bête noire si nous voulons les aider à faire évoluer leur geste d’écriture.